Approches croisées


Descriptif :

Deux cours de 18 heures chacun sont à choisir au cours du semestre 5 en L3 parmi la liste suivante :

Approches croisées « Jeunes et communication »

Croiser les approches sociologiques sur la jeunesse et sur les médias pour analyser les enjeux des relations entre les jeunes et les médias, ce que les médias offrent aux jeunes, ce que les médias disent des jeunes, ce que les jeunes font des médias… Les jeunes sont devenus depuis les années 1920, et plus encore les années 1960 une cible privilégiée des industries médiatiques (cinéma, publicité, radio). A partir de la fin des années 1990, des chaînes de télévision s’adressent aux jeunes de plus en plus jeunes. Des contenus de plus en plus spécifiques leur sont proposés qui cherchent à leur proposer des répertoires d’identité tout en les séparant des autres générations. Aujourd’hui ils utilisent massivement internet et les plateformes de téléchargement, les réseaux sociaux numériques scrutent leurs usages pour leur proposer des formes de communication visuelles, éphémères, instantanées. Le cours proposera de comprendre la complexité et la diversité de la jeunesse, le fonctionnement des stratégies des industries médiatiques en direction des jeunes, les enjeux de la socialisation des jeunes par les médias. Les étudiants seront amenés à construire des analyses de sites ou d’émissions destinées aux jeunes et à participer au festival des films d’éducation à Evreux, qui propose des représentations alternatives de la jeunesse.

 

Approches croisées « Réseaux socionumériques et communication »

Pour capter l’attention des internautes et maximiser leur présence sur leurs espaces numériques, les réseaux socionumériques (RSN) ont développé des stratégies affectives : elles visent à stimuler les interactions entre les usagers et leurs publications, indispensables au développement du capitalisme informationnel (Proulx, 2008). L’approche de ce cours sera double : dans un premier temps il s’agira de comprendre les rôles multiples que joue la participation des usagers dans le capitalisme informationnel, le rôle de l’instrumentalisation des émotions dans le web affectif (Alloing et Pierre, 2017) et le travail émotionnel (Hochschild 2017, Jehel 2020) des utilisateurs déclenché par cette instrumentalisation. Dans un second temps, les étudiants seront conduits à analyser en équipe une stratégie affective mise en œuvre sur une plateforme à travers un dispositif : le like de Facebook, les flammes de Snapchat, le retweet de Twitter… en combinant analyse du dispositif et enquête de terrain.

 

Approches croisées « (Im)mobilités contemporaines et communication »

Des événements de l’année 2020 (le confinement mondial à cause de la pandémie du Covid 19, la mise en route par l’artiste Banksy d’un bateau destiné à sauver des migrant-e-s en Méditerranée) nous montrent que la mobilité et l’immobilité (Morley, 2000) font partie des expériences actuelles. À partir de ce constat, le cours « Communication et (im)mobilités contemporaines » a comme objectif d’explorer les relations entre des représentations médiatiques, des usages des technologies de l’information et de la communication (TICs) et des formes diverses et variées de (im)mobilités humaines.

 

Approches croisées « Problème public et approches croisées »

Désinformation, réchauffement climatique, lanceur.ses d’alerte, violences policières, violences sexistes et sexuelles... Quotidiennement, des sujets de débats et de controverses émergent dans l’espace public et s’invitent dans les agendas médiatiques et politiques. Ils attirent généralement notre attention via les médias traditionnels et les réseaux sociaux. Mais d’où viennent-ils ? Comment se forment-ils ? Par qui sont-ils portés (militants, professionnels, citoyens, politiques) ? Et quelles représentations du réels offrent-ils ? En mêlant théorie et exemples concrets, ce cours a pour objectif de former les étudiant.es à l’étude des "problèmes publics" à travers un regard communicationnel. Cet enseignement s’intéressera particulièrement au rôle des acteurs médiatiques et des mouvements sociaux dans la fabrique des problèmes publics.

 

Approches croisées « Médias et politiques de diversité »

Ce cours explore les enjeux relatifs à l’émergence, depuis les années 2000, d’une politique de promotion de la diversité dans le secteur des médias. Il propose de considérer ces enjeux dans une double perspective comparative : d’une part au regard de la politique d’égalité femmes-hommes déployée dans le secteur médiatique, d’autre part au prisme des dispositifs de lutte contre les discriminations mis en œuvre dans d’autres secteurs (dans le domaine du cinéma, du théâtre subventionné ou encore dans le monde de l’entreprise). Cet enseignement vise à familiariser les étudiant·es avec les recherches critiques sur les discriminations, et à en souligner les apports pour les sciences de l’information et de la communication.

 

Approches croisées « La propagande, théories et pratiques »

Le terme de propagande est le plus souvent utilisé dans un sens journalistique assez superficiel, l’associant à des vues partiales ou idéologiques. En sciences de la communication, la propagande est un concept beaucoup plus précis et riche. Le cours partira de livres classiques sur la propagande, à commencer par E. Bernays, neveu de Sigmund Freud, et qui fut aussi publicitaire aux USA, complété par des analyses sociologiques, dont le livre Propagande de Jacques Ellul, et des écrits de Theodor W. Adorno. Une série d’exemples marquants, touchant à la propagande politique, télévisée ou cinématographique, vont concrétiser cette compréhension.

 

Approches croisées « Images numériques et communication »

Depuis l’origine de la photographie, les images de reproduction ont été utilisées dans les communications sociales, pour montrer le visage d’un être cher ou de soi-même à un proche lointain, pour donner à voir un lieu familier ou étranger etc. En 1965, Pierre Bourdieu et Luc Boltanski coordonnaient l’ouvrage Un Art moyen : Essai sur les usages sociaux de la photographie, ouvrage pionnier sur les « usages sociaux » des images. À l’heure des réseaux et des téléphones connectés, les images numériques ont-elles transformé nos manières de communiquer ? Que faisons nous des images que nos ancêtres ne faisaient pas ? Le cours s’attachera à fournir les bases théoriques nécessaires pour penser les usages sociaux des images et ce qu’elles révèlent des rapports sociaux contemporains.

 

Approches croisées « Innovation et communication »

Dans la période récente, l’innovation et la communication ont été étudiées en combinant plusieurs disciplines des sciences sociales. L’apparition, l’utilisation et la signification d’un nouveau média ont ainsi été mieux comprises en croisant, par exemple, les approches de la sociologie et de l’histoire. Ce cours vise à tirer les enseignements de ces travaux interdisciplinaires. Son principal objectif est de montrer qu’un média ne trouve pas immédiatement sa forme définitive, et que celle-ci représente généralement le point d’aboutissement d’une longue évolution historique impliquant de nombreux acteurs sociaux. Le plus souvent, l’objet final résulte d’un choix ou d’un compromis entre plusieurs dispositifs techniques, entre différents formats ou genres culturels. Les études de cas présentées montreront les limites de plusieurs points de vue communs sur ces questions, notamment les différentes formes de déterminisme technico-économique, le modèle diffusionniste et la théorie des « effets ». Elles donneront à voir des processus à chaque fois différents, articulant de façon peu prévisible des outillages matériels, des constructions symboliques et des comportements collectifs.

 

Approches croisées « Mouvements contestataires, leadership politique et médias »

Le cours offre un aperçu des contextes socio-économiques et politiques internationaux, nationaux et locaux dans lesquels le leadership contestataire a évolué depuis les années 1960 jusqu’à la configuration actuelle. Il examine le fonctionnement interne du leadership, au sein d’organisations contestataires : comment différent/e/s porte-parole et personnalités emblématiques ont obtenu, conservé et/ou perdu des positions de leadership et grâce à quelles stratégies. La question des stratégies médiatiques des leaders politiques est approfondie en examinant en particulier : la négociation et la construction de réseaux internes, la mise en réseau avec des groupes et organisations allié/e/s. Sont également étudiés les avantages et risques de stratégies médiatiques pour les groupes contestataires, de la définition de l’agenda au péril de l’auto-intoxication médiatique, jusqu’aux bénéfices paradoxaux de « médiations négatives ».


Nombre d’ECTS : 2 x 3
Volume horaire : 2 x 18h